Davantage de Vie

Davantage de Vie

ACTUALITES

 

«Tout ce que nous faisons, tout ce que nous avons l'intention de faire est intrinsèquement lié au monde des émotions. C'est pourquoi les émotions sont si importantes dans la prise de décision. Cela ne signifie pas que les décisions se prennent uniquement sur une base émotionnelle. Mais l'idée que l'on puisse prendre une décision indépendamment de toute émotion, dans un contexte de pure logique rationnelle, est une totale... fiction, un mythe !»

Antonio Damasio

 

LE JEU - 1

Jeu, nouvelle toxicomanie du XXIe siècle ? "Le chemin a été long de l'ivrognerie et du mythe du bon vivant à la reconnaissance de l'alcoolo-dépendant. Une démarche comparable s'engage autour du jeu", résume le professeur de psychiatrie Michel Lejoyeux, en préambule de l'expertise collective menée par l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) sur les jeux de hasard et d'argent.

Rendue publique mardi 22 juillet, cette expertise, la première du genre, est le fruit d'un travail pluridisciplinaire réalisé à la demande de la Direction générale de la santé afin d'étudier cette nouvelle "addiction comportemen-tale".

La notion de "jeu pathologique" est apparue dans la littérature scientifique vers la fin des années 1980. Depuis cette date, le "jeu excessif" est inscrit dans le DSM, l'outil de classification des troubles mentaux établi par la psychiatrie américaine.

Loto et jeux de grattage de la Française des jeux, casinos et machines à sous, paris hippiques, poker... les jeux de hasard et d'argent, mais aussi les jeux vidéos et sur Internet, récemment libéralisés sous l'impulsion de la Com-mission européenne, ont connu une croissance exponentielle ces dernières années. L'expertise collective parle d'"un véritable phénomène de société". Même si, après avoir analysé l'ensemble des données internationales disponibles (soit quelque 1 250 articles scientifiques), les experts réunis par l'Inserm constatent qu'il est impossible de savoir combien de personnes, en France, s'adonnent au jeu au-delà du raisonnable.

"La France est presque un des seuls pays développés à ne pas avoir mis en oeuvre d'enquête sur la prévalence du jeu problématique et pathologique", soulignent-ils en appelant de leurs voeux "la réalisation d'études nationales". L'essentiel des données vient du Canada, des Etats-Unis, de l'Australie, de la Nouvelle-Zélande et d'Europe du Nord. Dans ces pays, la prévalence des joueurs problématiques et pathologiques varie de 1 % à 3% dans la population.

Sandrine Blanchard, Le Monde du 23/07/2008

 

Musique et souvenirs associés au niveau cérébral   

 

En cartographiant l'activité cérébrale d'un groupe de sujets en train d'écouter de la musique, Petr Janata, professeur de psychologie du Center for Mind and Brain de l'University of California de Davis, pense avoir découvert le mécanisme qui explique pourquoi certaines musiques nous rappellent certains souvenirs bien précis : la région du cerveau où sont stockés et d'où sont extraits nos souvenirs du passé servirait également de "routeur" (plaque tournante) reliant la musique familière, les souvenirs et les émotions. Ce "routeur" est localisé dans la région préfrontale médiale du cortex cérébral, une des dernières régions touchées lors de la progression de la maladie d'Alzheimer.

Dans cette étude, 13 étudiants de UC Davis ont servi de modèles. Alors que les sujets écoutaient des extraits de 30 morceaux de musique différents, l'activité de leur cerveau était enregistrée par IRM fonctionnelle (imagerie par résonance magnétique fonctionnelle). Suite à l'écoute de chaque extrait musical, le sujet devait répondre à des questions permettant d'évaluer si le morceau lui était familier, s'il avait apprécié son écoute et si cet extrait musical était associé à un souvenir particulier. Les sujets étaient amenés à s'exprimer également sur le contenu et la vivacité du souvenir en question.

L'enquête a révélé qu'en moyenne chaque personne avait reconnu 17 morceaux sur les 30, 13 étant modérément ou fortement associés à un souvenir autobiographique. De plus les morceaux les plus fortement liés à un souvenir étaient identiques à ceux ayant évoqué les réactions émotionnelles les plus vives. De façon complémentaire, le professeur Janata a pu mettre en évidence que l'intégration par le cerveau des variations de tonalité des morceaux musicaux se faisait également dans la partie préfrontale médiale du cortex cérébral, et qu'elle était corrélée avec la puissance des souvenirs.

Parmi les retombées potentielles de cette étude, la possibilité de développer à long terme une thérapie basée sur la musique pour les patients atteints d'Alzheimer, chez qui il semblerait que la mémoire des morceaux musicaux soit préservée, est certainement intéressante à explorer.

Par Camille Arnaud, Mireille Guyader BE Etats-Unis 156 

 

Psychologie des couleurs: l'effet du bleu et du rouge sur la pensée

Le rouge favorisait l'attention sur les détails alors que le bleu stimulerait la capacité de penser créativement, selon une étude publiée dans le revue Science. Cette étude peut avoir des implications pour la publicité et le design intérieur, considèrent les auteurs de l'Université de Colombie britannique (Canada).

Des études antérieures avaient montré que le bleu et le rouge étaient liés à une amélioration de la performance cognitive mais divergeaient sur la couleur qui apportait la plus grande amélioration. La présente recherche précise que cela dépend de la nature de la tâche.


Juliet Zhu et Ravi Mehta ont évalué les performances de plus de 600 participants dans 6 tâches cognitives qui requéraient soit une orientation sur les détails, soit de la créativité. La plupart des tâches étaient sur ordinateur avec des fonds d'écran rouge, bleu ou blanc.

Le rouge augmentait la performance de 31% comparativement au bleu dans les tâches orientées vers des détails telles que la mémorisation et la correction d'épreuves. Alors que le bleu amenait les participants à produire deux fois plus d'idées que le rouge dans des tâches de créativité telles que le brainstorming.

Ces variations sont causées par différentes motivations inconscientes qui sont activées par le rouge et le bleu, croit Zhu, qui considère que la cognition et le comportement sont influencés par des associations apprises.

"À cause des panneaux routiers, des véhicules d'urgence et des crayons rouges des professeurs, le rouge est associé avec le danger, les erreurs et la prudence", dit-il. "La motivation d'évitement que le rouge active rend plus vigilant et aide à accomplir des tâches dans lesquelles l'attention est requise pour fournir une réponse correcte ou erronée".

"Inversement, le bleu encourage à sortir d'une pensée encadrée et à être créatif", dit-il, notant que la plupart des participants croyaient erronément que le bleu améliorerait leur performance pour toutes les tâches cognitives.

"A travers l'association avec le ciel, l'océan et l'eau, la plupart des gens associent le bleu à l'ouverture, la paix et la tranquillité", dit Zhu. Cet indice les aide à se sentir en sécurité d'être créatif et d'explorer."

L'équipe de recherche a également mené des expériences qui montreraient que les couleurs rouge et bleu influencent différemment la réceptivité aux messages de prévention d'effets négatifs ou de promotion d'effets positifs sur les emballages de produits.

Dans le domaine de la psychologie des couleurs, une recherche publiée en octobre dernier montrait que le rouge rend les femmes plus attrayantes aux heux des hommes. À travers les cultures et les millénaires, le rouge serait associé à la passion sexuelle et à l'amour romantique (comme en témoigne son omniprésence associée à la Saint-Valentin).

Par l'Université de Colombie britannique (Canada) 02/2009 - 12.2009